
"Il n'y a d'Homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie"
Alphonse de Lamartine
Taranaki
Chez les Maoris



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Extraits sonores :
Agnes et son Ukulele : "Proud to be born and raised on the long white cloud"
Hui (conseil) du village de Parihaka : règles de bienséance énumérée par la leader des trustees (personnes de confiance)
Musique pour enfant par Maata : saute, danse, roule…
Haka (chant) par les adolescent du collège de Kapiti
Avec son sommet culminant à 2518m, Taranaki / Mont Egmont est le second plus haut volcan de l'île nord, après le Mont Ruapehu (2797m). Son cône, réputé comme l'un des plus symétrique au monde, peine à se laisser voir à travers les nuages ; c'est à son pied, dans le petit village de Parihaka, que nous allons partager le quotidien d'une communauté maorie.
On the road :
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Pourquoi Parihaka
Quelques traditions maories
Ascension du Pic Fanthams, voisin de Taranaki

Une belle apparition au travers des nuages
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Pourquoi Parihaka
Perdus sur des routes de campagne isolées au pied du Mont Taranaki, nous peinons à trouver Parihaka, une communauté maorie qui doit nous accueillir pour une dizaine de jours. Enfin, au détour de quelques maisons de bois, nous voilà arrivés devant l'un des trois marae de Parihaka, le lieu sacré de la communauté où se tiennent les cérémonies, le cœur administratif et spirituel du village. Agnès, une dame joviale et très cultivée, nous accueille selon la tradition...
Après plusieurs prières, discours et un chevrotant « La Vie en Rose » (nous avons dû chanter !), notre cérémonie s'achève. Nous voilà acceptés chez les Maoris !
Ce qui nous a amené à passer du temps à Parihaka, c'est le souhait d'en apprendre plus sur la culture maorie, rendue célèbre grâce au rugby, aux All Blacks et leurs hakas.
Ici, Maata, la femme de l'ex-chef du village (décédé), conduit d'une main de fer un business de visites culturelles, aidée par sa belle-soeur Agnès. Elles reçoivent régulièrement des groupes de touristes maoris, venus partager un repas et écouter le récit de Maata sur l'histoire du village.
Nous avons rencontré toutes ces personnes, parfois très émues de revenir sur la terre de leurs ancêtres, d'effleurer leur histoire.
Agnès a pris le temps de nous parler longuement de sa culture, et cette expérience nous en aura beaucoup appris, même si ce fut loin d'être parfait. En effet, Maata a souvent un caractère exécrable et considère Agnès avec mépris et autorité, ce qui fut difficile à supporter même si nous n'étions que de passage...
Ces 10 jours immersifs basés sur l'échange nous ont permis de comprendre le combat des maoris pour récupérer leurs terres, la « land », d'expérimenter la complexité de leurs règles notamment celles liées à la nourriture, considérée comme sacrée.
Parihaka est un lieu majeur de l'Histoire du pays, c'est en effet ici que Te Whiti et Tohu, deux leaders élevés au rang de prophètes, levèrent une résistance pacifique contre les colons anglais venus confisquer leurs terres.
Ce seul exemple connu à ce jour de résistance pacifique en Nouvelle-Zélande aurait inspiré Gandi et Martin Luther King, venus rendre visite au village et à ses habitants.
Nolwenn
Où trouver Maata : son site web
Host n° 46404 sur HelpX

Le marae où nous logions ; le mot désigne littéralement l'espace sacré situé devant la maison :
on n'y gare pas une voiture par exemple !
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Le "wharenui", que l'on peut traduire par "maison communale" ; la pièce où ont lieu les réunions du village. C'est là que l'on dormait ! Ici avec Agnès, Maata, et deux de ses petits-enfants.
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Les deux contestataires emblématiques du village, Te Whiti et Tohu,
toujours très respectés, voir même adulés
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Démonstration de Haka par les enfants du collège de Kapiti en visite à Parihaka

Agnès et ses soeurs

Nolwenn qui s'entraine à manoeuvrer le Poï, une boule de tissus au bout d'une corde Les Maoris l'utilisent pour leurs chorégraphies de danse en même temps qu'un instrument : taper le Poï sur les mains ou le corps produit un son de claquement qui marque le rythme

Le Mont Taranaki qui apparait à travers les nuages

Le "Fare-well" : cérémonie d'au-revoir avec discours en maori Un moment solennel
Quelques Traditions maories

Cérémonie d'entrée dans la Marae : le powhiri
Version guerrière (taki)
C'est l'attitude de l'invité (manuhiri) qui détermine s'il vient en paix ou en guerre. Un guerrier du village (tangata whenui) défi oralement le nouveau venu, l'invite à ramasser le « rakau whakaara », une sorte de bâton symbolique. Le respect est primordial entre les parties, la cérémonie doit être prise très au sérieux, autrement un conflit peut éclater. N'oublions pas que les Maoris sont un peuple guerrier avant tout !
Version civile (karanga)
On ne peut entrer dans un marae que s'y l'on y a été invité par une personne de la communauté maorie. Une des femmes ainées du village lance un appel (karanga) auquel répondra une des femmes du groupe d'invités, si groupe il y a.
Vient ensuite le moment d'entrer dans le marae. Il faut prendre son temps, se remémorer les ancêtres. Dans le cas d'un couple, l'homme se présente devant la porte avant la femme.
Alors a lieu la salutation, le hongi, en pressant les deux visages ensemble par le front et le nez, et en prenant une grande inspiration : on partage l'air. L'homme s'assied, la femme entre et procède également aux salutations. La personne désignée comme leader du groupe s'assied face aux hôtes.
C'est alors que chaque partie prend la parole pour un discours suivi d'un chant. Il est également de coutume d'offrir un cadeau aux hôtes. La cérémonie s'achève et l'on pourra désormais revenir dans le marae sans formalité.
Nourriture = sacrée
Séparation radicale de la nourriture/cuisine et de tout le reste.
On ne pose pas la nourriture ou ce qui à trait à la nourriture (plats, gants pour le four, torchons...) ailleurs que sur la table ou le plan de travail. Jamais sur une chaise ou au sol. On ne s'adosse pas sur la table, encore moins l’on s'y assied ou l'on y pose les pieds. On ne lave également pas les torchons de cuisine avec quoi que ce soit d'autre qu'eux-mêmes, et on les fait sécher à part. On ne vient pas se laver les mains dans la cuisine si l'on sort des toilettes. La nourriture reste dans la cuisine, on ne mange nulle part ailleurs. Il est interdit de venir dans la cuisine en pyjama, que ce soit pour se faire à manger ou pour s'attabler. On ne commence à manger que lorsque tout le monde est à table et que la « prière » a été récitée.
Vie et mort
Le corps (tupakaku) d'un défunt reste plusieurs jours dans le wharenui, les membres de la famille dorment dans la même pièce que le corps le temps des cérémonies funéraires (tangi). Plusieurs familles viennent groupe par groupe rentre hommage au défunt. Le corps est ensuite enterré.
Dans le passé, le corps était traditionnellement suspendu dans la nature, loin des habitations, jusqu'à ce qu'il ne reste que les os ; les ossements étaient alors récupérés et placés dans une grotte.
Tatouage
Les tatouages faciaux (ta moko) sont très répandus, sur le menton pour les femmes et tout l'ensemble du visage pour les hommes ; chaque tatouage est différent et représente l'histoire du tatoué, sa famille et son parcours. Le tatoueur en explique la symbolique au tatoué à la fin de la séance.
Le Haka
Le mot « haka » désigne de manière large les danses tribales des peuples des îles du Pacifique, dont font partie les Maoris ; le plus célèbre des hakas est le haka guerrier Ka Mate. C'est celui le plus majoritairement utilisé par les All Blacks depuis la première Coupe du Monde de Rugby à XV en 1987. Afin de protéger l'utilisation de ce Haka, victime de son succès, les droits de propriété intellectuelle ont été reconnus comme appartenant à la tribu (iwi) Ngati Toa, dont faisait partie le guerrier Te Raupahara, créateur de ce chant célébrant la vie (Si, si, je vous jure !)
Voici les paroles et la traduction pour ceux qui auraient envie de l'apprendre par cœur !
Nolwenn

Le hongi
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Une réunion du Trustee de Parihaka (un peu l'équivalent de notre conseil syndical, pour faire simple )
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Le tatouage facial de Maata, réalisé traditionnellement, à l'os !
Extrait d'un Haka chanté par les filles du collège de Kapiti,
en visite à Parihaka
Le fameux Ka Mate et sa traduction
Le meneur :
Ringa Ringa Pakia
Uma tiraha
Turi whatia
Hope whai ake
Waewae takia Kia kino nei hoki
Équipe entière :
A Ka mate ! Ka mate !
Ka ora ! Ka ora !
A Ka mate ! Ka mate
Ka ora ! Ka ora !
Tenei te tangata puhuruhuru
Nana nei i tiki mai,
whakawhiti te ra
A hupane ! A kaupane !
A hupane ! A kaupane !
Whiti te ra !
Hi !
Le meneur :
Frappez des mains sur les cuisses
Que vos poitrines soufflent
Pliez les genoux
Laissez vos hanches suivre le rythme
Frappez des pieds aussi fort
que vous pouvez
Équipe entière :
C'est la mort ! C'est la mort !
C'est la vie ! C'est la vie !
C'est la mort ! C'est la mort !
C'est la vie ! C'est la vie !
Voici l'homme poilu
Qui est allé chercher le soleil,
et l'a fait briller de nouveau
Faites face ! Faites face en rang !
Faites face ! Faites face en rang !
le soleil brille !
Hi !
Un Haka guerrier réalisé par les élèves du collège de Kapiti,
en visite à Parihaka

Ascension du Pic Fanthams,
voisin de taranaki
Après plus d'une semaine à Parihaka, on aperçoit enfin Taranaki sortir des nuages !
Le volcan étant encore très enneigé, on s'est lancés dans l'ascension de son voisin au nom imprononçable, le pic Fanthams (1966m), qui nous a permis d'admirer au plus près les belles courbes de Taranaki. Une balade d'une demi-journée qui nous a donné de grosses courbatures aux mollets !!!
Nolwenn
Site web du DOC dédié à Taranaki
Site web du DOC dédié au Egmont National Park (qui renferme Taranaki et Fanthams)

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Le chemin traversant le bush

A droite le Mont Taranaki, à gauche Fanthams peak que nous avons gravi

Le chemin menant à Fanthams peak

Petit photo devant le volcan

Redescente dans la valée
Pic Fanthams à gauche, Taranaki à droite
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