
"Il n'y a d'Homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie"
Alphonse de Lamartine
L'ascension du Mont Rinjani



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Extraits sonores :
Ascension finale dans la nuit : ça glisse dans le sable volcanique
Notre expérience :
A l'heure où j'écris ces lignes, je commence à sentir les courbatures du trek sur le volcan Rinjani, second plus haut volcan d'Indonésie, que nous avons terminé hier soir. Nous avions entendu parler de cette randonnée par une amie rencontrée durant notre voyage, Valérie la québecoise, puis avions lu de nombreux avis sur internet : tous étaient unanimes, Rinjani est un magnifique trek mais qui se mérite. « J'en ai ch... mais la vue en vaut la peine !» est le commentaire qui revenait le plus souvent.
C'est donc avec une certaine appréhension mais l'envie d'en prendre plein les yeux que l'on se lançait dans la grimpette...
2 jours après l'éruption du bébé volcan de Rinjani (c'est le risque avec les volcans... Rien de très important d'après les autorités locales, mais nous on en menait pas large!) nous voilà partis pour l'ascension.
Ce fut donc 3 jours et 2 nuits de camping dans la montagne, encadrés par un super guide local et des porteurs. Rien de très compliqué niveau organisation, puisque l'équipe se chargeait de tout : nous guider sur le parcours, définir les temps de pauses, le lieu du campement, cuisiner, creuser le trou pour les toilettes (eh bien oui, pas d'infrastructures sur place). Les porteurs, en tongs et en t-shirt, portaient tentes, matelas, sacs de couchage, réchauds, nourriture, eau... Nous avons vécu 3 jours dans une très bonne ambiance grâce à notre guide Ismaël, aux petits soins avec nous, qui nous a encouragés tout du long, offert généreusement thé et gâteaux à chaque pause.
Avec tout ce qu'on avait lu et entendu, j'avais déjà envisagé le moment mélo-dramatique où je m'arrêtais à mi parcours, en larmes, en criant « j'y arriverai jamais !!! »
Eh bien c'est presque décevant, mais en fait, non. La difficulté était vraiment moindre par rapport à ce que j'imaginais, sûrement parce que je m'étais préparée au pire. Pour les touristes professionnels de la farniente sur plage et qui ne marchent jamais en montagne, le trek est évidemment un challenge, mais pour toute personne habituée à la randonnée la seule vraie difficulté sera de ne pas craquer dans la dernière côte avant le sommet : du sable et des cailloux dans lesquels on s'enfonce et on glisse, dans la nuit, à 0°C...

Camping à flan de montagne

Nos porteurs à l'heure de la préparation du déjeuner

Le sommet ! 3726 m d'altitude, vue sur le cratère

Fin de la première journée d'ascension, nous voilà arrivés au campement, avec vue sur le lac du cratère
Les plus :
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les paysages, variés et très beaux, la vue sur le lac, le lever du soleil depuis le sommet du volcan qui nous a récompensé de nos efforts
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l'équipe de porteurs qui a considérablement allégé nos sacs (nous ne portions que nos affaires personnelles)
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notre gentil guide Ismaël, mais cela relève davantage du hasard et de la chance !

Notre groupe de randonneurs et Ismaël
Les moins :
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la POLLUTION ; si vous aimez la nature, peut-être mieux vaut boycotter cette randonnée. Le site est une déchetterie et des toilettes à ciel ouvert, vos pieds auront souvent le choix entre marcher sur des emballages de nouilles instantanées ou des excréments humains.
Les terrains de camping et de pique-nique sont jonchés d'ordures, et même si vous faites attention à vos propres déchets il est fort probable que votre équipe soit moins regardante... Après 6 mois en Asie du Sud-est nous sommes toujours aussi choqués par le manque de considération des populations locales envers l'environnement. Le site est pourtant classé « Parc Naturel National » et l'on paie un droit d'entrée ; on se demande encore à quoi servent les autorités du parc à part encaisser les sous...
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l'organisation des compagnies entre elles : les groupes sont clairement fait arbitrairement le matin au départ, vous ne serez donc pas forcément avec qui vous pensez. 2 filles de notre groupe avaient carrément réservé un tour dans l'autre sens et se sont rendus compte une fois le trek démarré qu'elles n'avaient pas été mise dans un groupe adéquat. Trop tard pour changer !
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Beaucoup de monde sur cette randonnée, on aimerait égoïstement avoir le paysage pour nous tout seul...

"Keep your environment nice and clean"
"Gardez votre environnement propre"

Grosse déception quant à l'état du site : pollution, pollution, et pollution.
Note sur les porteurs :
Aux dires de notre hôte Ketut, un porteur gagne au minimum 200 000 rupia par trek de 3 jours (environ 13,50€), ce qui est plus que le salaire moyen à Lombok. Un job intéressant financièrement donc, mais qui nous a mis assez mal à l'aise : les porteurs grimpent la montagne en tongs avec environ 30 kg de matériel dans des paniers en bambou accrochés à une barre de bois, portée à l'épaule.
Autant dire qu'on s'est sentis un peu honteux de faire travailler des locaux dans de telles conditions, même si eux sont plutôt satisfaits de leur job (notre porteur attitré, Ozy, a tout de même fait une moue boudeuse lorsque je lui ai demandé s'il aimait faire ce travail...).

Un bâton et des paniers remplis d'eau, de nourriture et de maétériel, les tongs au pieds...
Cliquez sur les images pour les agrandir

J1 - Et c'est parti !

J1 - Première partie à l'ombre des arbres, ça aide pour grimper !

J1 - Pas après pas, les paysages évoluent !

J1 - La vallée

J1 - Le cratère de Rinjani et son bébé perdu dans les nuages

J1 - Loin de la pollution lumineuse, on peu apprécier un joli ciel étoilé...

J2 - Petit déjeuner dans la tente : beignets de banane et toast à la confiture d'ananas

J2 - Ca caille là haut tout de même !

J2 - Là, normalement, il y a un volcan !

J2 - Ce qu'on devrait voir depuis le lac du cratère

J2 - Hot springs, source d'eau naturellement chaude : une pause bien relaxante !

J2 - Le lac du cratère

J2 - Au campement : la pointe en haut à gauche... C'est le sommet. Ca n'a pas l'air si loin vu d'ici !

J2 - Coucher de soleil en haute montagne

J2 - La nuit s'installe... Le froid avec ! Quelques heures de repos et c'est parti pur une grimpette au petit matin

J3 - Au lever du dernier jour... Après plus de 2 heures d'ascension dans le noir et dans un vent glacial, nous franchissons les derniers mètres qui nous séparent du sommet... Et pas les moindres !

J3 - We did it ! Bonjour le soleil !

J3 - Paysages lunaires au sommet

J3 - Admirez la vue !

J3 - Pause philisophique

J3 - La redescente : les chaussures ont souffert, les genoux aussi !

J3 - La vue sur le lac, enfin sous le soleil

J3 - Presqu'en bas

J3 - On est plus très propres au bout de 3 jours !

J3 - Dernières plaines à franchir avant le retour au village. Fin du périple !
On s'est bien amusés dans la descente : regardez nos vidéos :-)
Bon... ça n'en donne pas l'impression mais c'était quand même bien raide !
Conseils aux voyageurs
SENS DU TREK :
Commencer à Senaru pour finir à Sembalu :
jour 1 : départ en forêt, ascension du flan, 1e nuit avec vue plongeante sur le lac
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jour 2 : descente vers le lac, baignade aux hot spring, montée vers le camp 2 à flan de montagne, nuit au pied de la crête du volcan.
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Jour 3 : réveil à 2h du matin pour ascension du volcan, puis redescente jusqu'au camp pour le petit déjeuner, puis journée de descente plutôt tranquille jusqu'à Sembalu (attention tout de même aux crampes aux cuisses et aux douleurs dans les genoux !)
Nous conseillons ce sens pour différentes raisons :
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1e jour de grimpe à l'abri du soleil dans les arbres côté Senaru, bien mieux que de grimper sous le soleil côté Sembalu
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plus sympa pour les yeux de finir dans les jolies plaines de Sembalu que dans la forêt de Senaru
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après l'ascension du volcan (le froid, la poussière, l'effort physique), vous n'aurez qu'une envie c'est de prendre une douche et de redescendre sur la côte vous reposer sur la plage !
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Certains considèrent qu'il vaut mieux grimper le sommet le 2nd jour, car l'énergie est toujours là ; nous étions 8 personnes, aucun grand sportifs, et nous avons tous atteint le sommet le dernier jour : ce n'est qu'une question de motivation !
LE PRIX
Négociez sur place !!!! Surtout qu'il est extrêmement facile de booker un trek du jour au lendemain, donc pas besoin de se presser.
De ce que nous avions lu sur internet, les tarifs s'élèvent entre 1 000 000 et 3 000 000 en moyenne selon les compagnies et les services inclus (chambres d'hôtel la veille du départ, lampes torches...)
Sachant cela nous avons pris le temps de visiter plusieurs bureaux de compagnies à Senguiggi et négocié sec ; finalement nous avons obtenu 1 100 000 par personne ; dans notre groupe, d'autres avaient payé 1 500 000 pour exactement le même service. Nous avons rencontré des françaises ayant réservé par internet et payé 2 000 000 pour la même chose, mais avec un guide pas sympa et quasi absent, pas de biscuits, pas de thé... Le facteur chance compte malheureusement beaucoup !

Ce n'est pas le choix de la compagnie à qui vous achèterez le trek qui compte, mais uniquement ce que vous négocierez et la chance que vous aurez de tomber sur une équipe sympa...
Ou pas !