"Il n'y a d'Homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie"
Alphonse de Lamartine
Phnom Penh
Vsite de la Prison S21, un haut lieu secret de la torture sous le régime des Khmers Rouges.
En savoir plus : site officiel de la Prison S21
Dans les années 1900, les puissances européennes règnent sur l’Asie du Sud-Est : l’Indochine regroupant Vietnam, Cambodge et Laos est sous contrôle Français.
Après la seconde guerre mondiale, les guerres d’indépendance débutent et en 1952 le Cambodge retrouve sa souveraineté.
En temps de guerre froide, capitalistes et communistes s’affrontent pour le contrôle de la région et placent leur pions. Ces manoeuvres politiques conduiront à une période de guerre totale dans la région : guerre du Vietnam et avènement des Khmers Rouges au Cambodge.
"Khmers Rouges" est le nom des partisans du mouvement et parti politique communiste qui après plusieurs années de radicalisation et de guerre civile dans le Nord du Pays, marchent le 17 avril 1975 sur la capitale, Phnom Penh. Leurs soldats sont accueillis alors en héros libérateurs.
Dans la poursuite d’un idéal de retour aux sources de la culture Khmer, les villes sont évacuées dès le lendemain, et les populations déportées vers les campagnes afin d’y effectuer des travaux forcés dans les champs.
Les intellectuels, savants, artistes, hommes et femmes de lettres… symboles d’un monde nouveau sont traqués , torturés et assassinés.
Les minorités culturelles et religieuses anéanties.
Sa puissance grandissante, le parti et ses leaders se sentent de plus en plus menacés et plongent dans la paranoïa.
Chacun devient un ennemi potentiel et peut être soupçonné, dénoncé, emprisonné, torturé et assassiné… Hommes, femmes, enfants, anciens membres du parti. Personne n’y échappe. De simples signes comme porter des lunettes ou savoir lire sont considérés comme suspect.
La prison S-21 est le symbole de cette période de terreur.
Cet ancien lycée a été transformé en prison par les Khmers Rouges pendant leur règne de terreur de 1975 à 1979.
En 4 ans, 16 à 20 milles personnes y ont été incarcérées et torturées sous la houlette du Camarade « Duch ». Sous la torture, beaucoup ont confessé des crimes imaginaires ou dénoncé des proches, afin de mettre fin aux souffrances. Ils étaient alors exécutés en rase campagne et leurs corps abandonnés dans des fosses à ciel ouvert.
A la libération du pays en 1979 par l’armée vietnamienne, seulement 7 survivants furent recensés dans la prison.
Revenir au Cambodge
Ainsi sous le régime de Pol-pot, environ 2 millions de cambodgiens ont perdu la vie : 1/3 de la population du pays.
Aujourd’hui la prison a été transformée en musée et mémorial et témoigne de l’horreur dans laquelle le Cambodge a été plongé durant ces années.
Le pays reste profondément marqué par cette période où Khmers Rouges et oppressés étaient d’anciens voisins et amis et se croisent aujourd’hui parfois encore dans la rue. Les blessures sont loin d'être refermées, et les discussions sont enflammées lorsqu'on aborde le sujet avec les locaux. Nous en avons discuté avec le jeune couple gérant notre auberge : la moitié de leur famille a été décimée pendant ces années de terreur. Tristesse et colère illustraient violemment leur récit.
Des procès sont en cours. Le camarade « Duch » a été condamné. Mais certains anciens haut-dirigeants font aujourd’hui encore partie des administrations cambodgiennes et jouissent d’une immunité à l’épreuve de la corruption qui gangrène le pays.
La chose qui m’a le plus choqué lors de notre visite a été d’apprendre que les Nations Unies et la France avait soutenu le régime Khmer Rouge contre l’armée vietnamienne. Encore après la libération de Phnom Penh, les dirigeants Khmers Rouges visitaient Paris et serraient les mains de nos diplomates lors de grandes conférences pour la paix.
Dans la cour de la prison devenue musée, un vieil homme vend ses livres et témoigne ; c’est l'un des rares survivants. Et je me dis qu’il faut être fou pour passer ses journées sur le lieu ou il y a moins de 40 ans, l’on vous torturait à coup de fouet, de chaîne, de noyade et d’électricité.
Guilhem
Lit métallique et fers dans une salle de classe transformée en salle de torture
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Regard de défi d'une prisonnière
Prisonniers décédés, pris en photos par les Khmers Rouges
Le Musée National - Collections et spectacle traditionnel
Le Musée National de Phnom Penh abrite les quelques rares témoignages de l’histoire ancienne du Cambodge et du peuple Khmer qui n’ont pas été détruits par la guerre : statues, gravures, divinités, armes, mobilier… et une petite section dédiée à la vie rurale et quotidienne à l’époque des rois khmers. Tout ceci présenté dans un cadre superbe : une immense pagode laquée de rouge abritant un joli jardin intérieur. Une visite très agréable.
Dans un pays où les intellectuels, les artistes et les musiciens ont été radicalement exterminés il y a moins de 40 ans, l’association Cambodian Living Art fait revivre l’art de la danse et de la musique traditionnelle du Cambodge. Nous avons assisté à leur spectacle de danse présenté en soirée au musée de Phnom Penh. Un chouette spectacle d’une heure et demi où en a pris plein les yeux et les oreilles.
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Statues d'Angkor
Cour intérieure
Danse des dieux
Danse des pécheurs
Marchés
On trouve à Phnom Penh le plus grand marché du Cambodge : le Phsar Thmey reconnaissable à son style art déco et son immense voûte de brique. Mais aussi nombre d’autres marchés où l’on vend de tout et où l’on négocie sec!
Mais la première chose qui nous a frappé lors de nos balades c’est bien l’odeur! On y entre par le rez de chaussé, en général consacré à l’alimentaire (c’est l’étage le plus « frais ») : la viande et les fruits de mer, étalés au chaud sur des planches de bois ou à même le sol étaient alors en compétition pour nous donner la nausée… et on se dirigeait bien vite vers la sortie.
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Vue sur la ville
Marché de rue nocturne
Marché de rue nocturne
Marché de rue nocturne
Ou comment garder les mains libres pour porter encore plus de choses !
