
"Il n'y a d'Homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie"
Alphonse de Lamartine
Ho Chi Minh



Revenir au Vietnam
Extraits sonores :
Bus depuis le Cambodge / L’enfer de la rue / Balade au bord des canaux
Ho Chi Minh est la plus grande ville du Vietnam avec plus de 7 millions d’habitants.
Anciennement Saïgon et capitale du Vietnam sud, elle fut renommée en 1975 lors de la réunification d’après le nom du leader de la révolution : Ho Chi Minh.
Sachant que le Vietnam compte plus d’un scooter pour 2 habitants, et que le code de la route relève plus du bon sens (et de la chance) que du respect de règles écrites dans un manuel (un feux rouge? pourquoi faire!? je klaxonne et je passe!), nos premiers pas nous ont fait penser à une entrée dans l’arène. La ville est bruyante de jour comme de nuit et la pollution omniprésente sur le sol, dans les rivières et jusque dans les narines.
Notre visite de 4 jours aura été ponctuée par quelques balades au bord des canaux jonchés de plastiques, de visites de marchés dont le très sympathique quartier/marché aux fleurs et la visite du Musée des Vestiges de la Guerre du Vietnam.

Musée des Vestiges de la Guerre
Un musée très intéressant et qui prend aux tripes ! Les commentaires ne sont pas toujours des plus objectifs mais lorsque l’on voit les dommages causés au pays par cette guerre menée sans raison par les USA on comprend mieux la rage patriotique qui anime encore certains Vietnamiens. Deux sections sont des plus marquantes : la section photographique et celle sur l'Agent Orange.
La section photographique
Tout le monde à déjà vu dans un manuel d’histoire la photo de Kim Phuc nue et brûlée au nappalm prise par Nick Ut.
Mais la guerre du Vietnam ayant été le premier conflit de l’ère moderne du journalisme, de nombreuses autres viennent joncher les murs d’une vaste pièce et illustrent le conflit. Le noir et le blanc atténuent l’atrocité mais les images restent poignantes et on oscille entre dégoût et tristesse.
Ci-dessous un rappel de la chronologie des événements en 6 images marquantes.
1963
Le 11 juin, le moine Thich Quang Duc s'immole par le feu à Saïgon pour protester contre la répression anti-bouddhistes menée par le président catholique sud-vietnamien Ngo Dinh Diem (mis en place par les USA). C’est le début des affrontements.
On raconte que Thich Quang Duc n’aurait ni bougé, ni émis le moindre son durant sa combustion.
Crédit : Malcolm Browne, prix Pulitzer pour ce cliché
1964
Le Président Lyndon Johnson prend comme prétexte les incidents du Golfe du Tonkin pour engager l'année suivante le pays dans la guerre.
A l’époque le président américain clame qu’un de leur destroyer aurait été attaqué par des torpilleurs nord-vietnamiens dans le Golfe de Tonkin ; il sera officiellement annoncé des dizaines d'années plus tard que cet événement a été monté de toutes pièces.
Crédit : Association Awaken the Mind
1966
Photo prise sur la zone démilitarisée le long de la frontière nord-sud
Crédit : Larry Burrows pour le magazine Life
1968
Après l’offensive Têt lancée le 30 janvier par les troupes nord-vietnamiennes sur Saïgon, le monde et l’Amérique réalisent
l’horreur et les difficultés de cette guerre masquée jusque-là par le gouvernement américain.
Exécution d’un membre Viet-Cong par le chef de la police du sud Vietnam en pleine rue.
Crédit : Eddie Adams, prix Pulitzer pour ce cliché
1968
C’est aussi l’année de la découverte des crimes de guerre perpétrés par les américains. Destruction de villages de civils par le feu et les balles et méthode du "counting" : plus un escadron tuait de Vietnamiens, plus il était récompensé.
1975
La fuite : un jour avant la chute de Saïgon.
Crédit : Hubert Van Es






La section sur l’Agent Orange
Merci qui ? Merci Monsanto & co. Et le fameux Agent Orange, un désherbant ultra-puissant utilisé par les américains pour réduire en cendre des hectares de jungle qui servaient de refuge aux Viet-Congs. Résultats : brûlures, problèmes de peau et respiratoires pour les premiers exposés, difformités et problèmes cérébraux pour leurs enfants. En quête de justice certaines associations ont en vain porté plainte contre le gouvernement américain et les entreprises responsables de cette tragédie humaine et écologique. Malgré l’interdiction d’utiliser des armes chimiques ratifiée par la Convention de Genève et les USA en 1955 (avant la guerre !), les procès n’ont jamais abouti sur une reconnaissance de culpabilité et des dédommagements. Le gouvernement américain continue de se dédouaner de toute responsabilité et de protéger ses entreprises.
Pour en savoir plus et soutenir les victimes, rendez vous sur ce site : Agent-Orange-Vietnam.org




En résumé :
La guerre du Vietnam c’est plus d’un million de guérilleros Viet-Congs, 250 000 soldats du sud Vietnam et 50 000 américains morts au combat. Mais c’est surtout 500 000 civils tués sans raison et des séquelles humaines et environnementales pour des centaines d’années.
Devant le musée, on se prend aujourd'hui en photo devant les vestiges du conflit : chars, hélicoptères et avions de l’armée américaine, présentés comme des prises de guerre.
Guilhem