
"Il n'y a d'Homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie"
Alphonse de Lamartine
Un pays vert...En apparence.
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La Nouvelle-Zélande, ses plaines infinies, ses montagnes, lacs et forêts, ses paysages à couper le souffle qui font rêver les amateurs d'« outdoor » ; moi-même je ne me suis toujours pas remise du choc que m'a provoqué ce trop plein d'air frais et de paysages grandioses. Il faut dire qu'après plusieurs mois en Asie du Sud-Est, se promener en pleine nature sans piétiner des déchets est en vrai soulagement !
Sauf que …
Sommaire :
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Le paradoxe néo-zélandais
La protection de l'écosystème : des moyens controversés
Forêt primaire : cartographie d'un massacre

La fougère, emblême de la Nouvelle-Zélande
Le paradoxe
néo-zélandais
Le fait d'être si peu peuplé est à la fois un avantage et un problème pour le pays. Les ressources semblent si illimitées que nombreux sont ceux qui ne voient pas l'intérêt de les préserver !
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il y a si peu d'habitants que les problèmes de pollution sont moindres : donc utilisation systématique de la voiture, qui plus est de grosses voitures polluantes. Sans parler des touristes qui viennent faire le tour du pays en camping-cars, voitures, au lieu d'utiliser les quelques transports en commun... Et oui, on a pris part à tout cela !
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utilisation des engrais à profusion ; des recherches commencent à mettre en valeur les dégâts des cultures et élevage d'animaux sur la pollution des sols
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le plastique emballe tous les produits du supermarché, les sacs sont donnés gratuitement presque partout
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les maisons sont majoritairement en bois, et très mal isolées, même si le pays commence à adopter des lois obligeant par exemple la pose de double vitrage sur les nouvelles constructions
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l'eau coule à profusion, comme beaucoup d'autres ressources, il ne vient donc pas à l'idée de l'économiser
Bref... La Nouvelle-Zélande est un très mauvais élève sur le plan de l'écologie. Ce fut un peu une déception à ce niveau-là, qui commença avec notre séjour dans le Northland chez un couple qui vit « off the grid », c'est à dire non relié à l'électricité communale. Aucune dimension écologique dans leur choix... Ca leur coûtait juste moins cher d'investir dans des panneaux solaires !

La limite nette entre la forêt primaire (vert sombre au premier plan)
et les parcelles cultivées (vert clair), symboles de l'empreinte humaine sur la nature.
Vue depuis le sommet du Pic Fanthams, Taranaki
la protection de
l'EcoSystème : des moyens controversés
Les "pestes"
On a souvent entendu les néo-zélandais se plaindre des rapaces, trop nombreux, et des « pestes » : opossums et visons sont considérés comme des envahisseurs responsables de la destruction du milieu naturel et la disparition progressive des kiwis entre autres dont ils mangent les œufs. D'après Karina et Mike, nos hôtes « off the grid », il est totalement autorisé de chasser les aigles au fusil, et ils nous ont même conseillé d'écraser tous les opossums que l'on croiserait sur notre route !
La faute à qui ?
Oui mais... Ces animaux ne sont pas arrivés sur l'île tous seuls ! Ils ont été importés par les maoris (chiens, rats) puis les européens (opossums). Du fait de son isolement, la Nouvelle-Zélande possède de nombreuses espèces endémiques aussi bien en ce qui concerne la flore que la faune. Majoritairement habitée par les insectes et les oiseaux, elles ne comportaient que de très rares mammifères avant la colonisation ; celle-ci a largement contribué à bouleverser ce fragile écosystème, si spécifique à ces îles.
La controverse du poison 1080
Dans les campagnes, les littoraux et les forêts, il n'est pas rare de tomber sur des pièges et des panneaux préconisant de ne pas boire l'eau des rivières ni d'emmener son chien en promenade pour cause d’épandage de poison. Il s'agit du « 1080 », du Fluoroacétate de Sodium, contenu naturellement dans certaines plantes et décrété biodégradable et sans danger par le DOC (Department Of Conversation, NZ). Son utilisation massive par épandage est pourtant encore soumise à la controverse, tant les avis divergent quand aux risques pour les autres espèces que celles visées.
Le commerce des fourrures
Parallèlement, la chasse à l'opossum est devenue un sport national ! Et toutes les boutiques de souvenirs vendent des vêtements et accessoires faits de fourrure.
Contrairement à la plupart des associations de protection des animaux qui laissent courir, conscientes des dégâts causés par ces petits mammifères, le WWF s'oppose à la vente et l'utilisation de la fourrure, craignant que ce marché n'alimente à l'inverse la nécessité de laisser les opossums proliférer...
Ah, la belle hypocrisie !!!!!
Nolwenn



Divers panneaux d'informations relatifs au 1080
Allez, une petite photo pour illustrer tout cela
Forêt primaire : cartographie d'un massacre
(Musée de Te Papa, Wellington)
Légende :
Vert : forêts primaires
Roses : autres (montagnes, champs, villes etc)
Cliquer pour agrandir

Avant les Hommes : 85% du territoire était couverts de forêts primaires. Le reste : montagnes et littoraux principalement
Entre 1200 et 1400 après JC, la forêt a réduit de 55% avec l'arrivée des premiers colons maoris et européens.
Il reste aujourd'hui environ 25% de la forêt d'origine, habitat naturel de nombreuses espèces endémiques. La plupart des parcelles exploitables ont été détruites pour permettre l'agriculture.
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Alors, la Nouvelle-Zélande : terre sauvage et préservée ?
Plus d'informations :
Site web du DOC, selon qui le 1080 est une solution naturelle et biodégradable, sans danger pour l'homme et l'environnement :
Site web de scientifiques indépendants qui tentent d'informer les consciences sur les dangers du 1080 :