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Notre Nouvel An à Kyoto

Nouvel an au temple -
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Un nouvel an à la mode japonaise : Oshogatsu

Kyoto nous a paru la ville idéale pour passer les fêtes de fin d'année : belle et animée, réputée pour son ambiance très traditionnelle, ses nombreux temples, jardins et ses jolies boutiques d'artisanat japonais en tout genre. Nous avons été hébergé dans la famille de Guia, chanteuse philippine pétillante qui a monté sa propre école d'anglais à Kyoto, sa fille Chi-Ho de 14 ans et son mari Takeshi.

Plus que ravie d'avoir des voyageurs avec qui partager des moments de convivialité, Guia nous a chaleureusement proposé de fêter ensemble le nouvel an traditionnel japonais, appelé Oshogatsu ; nous avons été rejoints par Michelle, américaine d'origine taiwanaise de 26 ans, passionnée de cuisine (autant dire que l'on s'est vite bien entendues), et Sofia, bulgare de 29 ans, toutes deux professeurs dans l'école de Guia. Un nouvel an très international !

Déroulé de la soirée :

16h30, on se lance : Les courses sont faites, Takeshi s'occupe de remplir les bentos avec  sushis, poissons cuits, fruits de mer, omelette, haricots rouges macérés, pickles (légumes vinaigrés). Guilhem et moi préparons un crumble aux pommes, classique mais une valeur sûre et très différent des patisseries japonaises !  Guia s'occupe de faire des pâtes à la tomate, champignons et jambon, et nous continuons sur notre lancée avec la préparation des rillettes de thon et d'un mélange olives/cream-cheese/baslic. On en profite pour partager notre saucisson et fromage (du Comté et de la Tomme, le tout envoyés de France par nos copains chéris Zélie et Xavier!). Ce sera notre touche Made in France pour ce dîner ! 

 

19h30, "Itadakimasu" : tout est sur la table, le vin est servi, la télé reste allumée (oui, ça fait partie de la tradition) : on trinque en se souhaitant "Kanpai" (marque de gratitude et de reconnaissance), on se souhaite l'équivalent de notre "bon appétit" avec "Itadakimasu" (une manière de remercier pour le repas) et c'est parti pour un gros dîner de nouvel an!  Pas d'entrée/plat/dessert ici, mais une ribambelle de petits plats dans lesquels chacun pique pour remplir son assiette. C'est Ã©videmment très différent de ce qu'on a l'habitude de faire chez nous, le nouvel an a beau être la fête la plus importante du Japon je trouve l'ambiance conviviale mais plutôt calme. 

 

22h15, movie party : Takeshi est parti se coucher, on se lance pour digérer dans "The Bridesmaids", une comédie américaine racontant les péripéties d'une mariée et ses demoiselles d'honneur. Et moi qui m'attendait à faire un karaoké !

 

00h00, bonne année ! : on rate les dernières minutes du film pour se souhaiter la bonne année : point de bises mais une chaleureuse acolade. C'est étrange d'aterrir en 2016 8h avant sa famille et ses amis ! Mais bon, pour le moment ça n'a pas l'air très différent de 2015...

 

 

ATTENTION, C'EST LA QUE CA DEVIENT INTERRESSANT !

 

00h15 : Départ pour le temple boudhiste... Une veillée à lieu avec les prêtres, qui chantent, offrent les première "soba" de l'année (soupe de nouilles) : encore de la nourriture?! Les lumières dansent dans les sous-bois, le gong résonne, c'est mystique et très atypique pour nous! Notre tour vient... c'est très organisé : ils ont un planning à tenir avec les noms des familles. On est par petit groupe, Guilhem et moi passons ensemble.

 

Un prêtre nous pose de l'encens sur la paume gauche, on se frotte les mains avec. Il agite une branche de bambou en marmonnant quelques incantations, puis nous touche la tête avec. Je ne sais pas trop si je dois garder mes mains jointes en prières, ou les libérer. Est-ce qu'il se rend compte que nous n'avons rien de fidèles bouddhistes ? Evidemment oui, mais l'ouverture d'esprit du bouddhisme les invite à diriger leurs prières vers chacun, quelle que soit sa confession religieuse.

 

Puis ont passe sur l'estrade : 3 jeunes prêtres à notre droite chantent en boucle une sorte de phrase répétitive, un 4e nous demande de tenir la corde de la cloche et de l'agiter. Je suis tellement concentrée sur le balancement de la corde, prête à sonner la cloche à la fin du décompte du prêtre, que j'en oublie de faire un voeu ! "Shi (4), san (3), ni (2), ichi (1)", "DOOOOOOONG" : on joins nos mains, saluons, et nous voilà béni pour 2016.

On descend de l'estrade, un premier prêtre me donne une coupelle, le second la remplit, je bois, un peu méfiante, la passe à Guilhem, puis récupère une branche de bambou bénie des mains du 3e.

Pour terminer en beauté, on a été tirer un papier de "bonne fortune" dans le temple : que de bonnes choses nous ont été prédites !

 

Si avec tout ça on ne passe pas une super année 2016..!

Le Nouvel An traditionnel en quelques infos clés :

Bentos pour les grandes occasions

Iwai-Bashi et autres baguettes pour les occasions

spéciales : l'origami en papier sur l'étui est fait main

Cuisiner pour 3 jours : il est de coutume de cuisiner et d'acheter surffisemment de nourriture avant le 31 pour tenir 3 jours ; on la conserve dans des bentos, ces jolies boites compartimentées, traditionnellement en bois, parfois laquées pour les plus luxueuses. En effet les 1e, 2 et 3 janvier étant des jours fériés, la plupart des commerces sont fermés, et il est de coutume de ne rien faire, même pas la cuisine. 

Datemaki

Tazukuri

Kuromame

"Osichi", les différents mets du nouvel an : on désigne par "Osichi" les plats traditionnels du nouvel an. Certains plats ont une signification bien précise, nous avons eu par exemple :

- les "Datemaki" : sorte de gateau étrange composé d'une ommelette sucrée, de purées de poisson et de crevettes.

Souhait : jours fastes 

- les  "Tazukuri" : anchois grillés et arrosés de sauce soja.

Souhait : récolte fructueuse

- des "Kuromame" : haricots noirs cuits dans du sirop, sucrés donc.

Souhait : bonne santé, et avoir la capacité de travailler ardûment

L'heure de la bénédiction

"Hatsumode" , la visite au temple : avant ou après le repas, cette ancienne coutume religieuse, plutôt sociale aujourd'hui, désigne la première visite au temple de l'année. Nous y sommes allés après le dîner, pour se purifier par l'encens et se faire bénir par les moines. Ils nous ont remis un rameau de bambou béni ; on doit normalement le conserver toute l'année dans sa maison et le ramener au temple l'anée suivante. On y a également dégusté un bol de "soba" offert au temple, une soupe de nouilles faites de farine de blé noir. Il y a encore quelques années on servait un verre de saké ! 

Les baguettes : on utilise des baguettes un peu spéciales pour le Nouvel An, appelées Iwai-Bashi et faîtes de bois de saule. Les 2 côtés sont pointus, contrairement aux baguettes classiques : l'un est réservé spirituellement aux dieux présents Ã  la fête, l'autre côté est pour l'utilisateur. Il ne faut donc surtout pas manger avec les 2 côtés ! Ces baguettes sont personnelles et doivent être utilisées jusqu'au 7 ou 14 janvier selon les régions du Japon.

Un gang de mochis

L'attaque mortelle du mochi : les mochis se sont ces boules de pâte de riz gluant, généralement fourrées à la pâte de haricot rouge ou roulés dans la poudre de soja. Doux et plus ou moins sucrés, les japonais en raffolent et ils sont très consommés au moment du Nouvel An. Le problème, c'est que les mochis sont tellement bons qu'ils ont tendance à les avaler un peu trop vite : chaque année, on dénombre plusieurs morts par étouffement au gateau et de nombreuses hostpitalisations. Méfiez-vous du mochi ! 

Origami contenant un texte de bonne fortune

Dans chaque temples que nous avons visité, on trouve des boites contenant amulettes, pendentifs, pierres semi-précieuses, papiers de bonne fortune...  Il suffit de glisser quelques centaines de Yen (de 1 à 4 euros généralement) dans une boite et de se servir. On a profité de l'occasion du Nouvel An pour nous joindre à ce rituel et acquérir notre petit papier de bonne fortune, accompagné de son grelot. De très bonnes ondes concernant le voyage nous ont été prédites, on ne demandait pas mieux pour 2016 ! (En plus ça fait un joli souvenir).

Cliquer sur les photos pour les afficher en diaporama

Et bonne et heureuse année à tous !

Nolwenn et Guilhem 

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